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De retour de Paris: Intégralités des propos du Président Patrice Talon

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« Ça fait en effet une douzaine de jours que je suis parti de Cotonou à destination d'Abidjan et la France. C'était un voyage privé mais aussi de travail et de santé. Je suis parti de Cotonou le vendredi 15 avril à destination de la Côte d'Ivoire et j'ai eu l'occasion, le dimanche 17 avril, de partager un déjeuner de travail avec le président Ouattara. Déjeuner au cours duquel, nous avons évoqué les préoccupations relatives à la sécurité de la sous-région ainsi qu'à l'énergie électrique. Vous savez que la Côte d'Ivoire nous fournit parfois de l'énergie électrique et dans la crise que nous connaissons actuellement, il était normal que j'entreprenne quelques démarches pour la résolution rapide de ce drame.

Le lundi 19, j'ai eu à nouveau un déjeuner avec le président Ouattara, cette fois-ci avec la participation du Président Faure Gnassingbé ainsi que mon prédécesseur le président Boni Yayi. A cette occasion, les présidents Ouattara et Gnassingbé ont tenu à féliciter le peuple béninois et sa classe politique pour le bel exemple de démocratie et de maturité que nous avions donné tout le long du processus électoral présidentiel passé. Ils ont souhaité que rien ne vienne entraver ce parcours. Ils nous ont prié, le président Boni Yayi et moi, de demeurer des exemples pour ce continent. Lors de ce déjeuner, le président Boni Yayi m'a assuré son soutien et a exprimé son espoir que je réussisse mon mandat et que je sois un bon président pour tous les Béninois sans exclusion. Je l'ai remercié et je lui ai réitéré en sa qualité de citoyen béninois mon engagement et mon serment à être un bon président pour tout le monde. Cela a été une occasion pour nous de prouver à la face du monde qu'il n'y a pas de conflit entre nous et que la compétition politique est bien derrière nous et qu'ensemble, nous allons construire notre pays.

Aucune compromission avec Yayi Boni

Je voudrais signaler et rappeler à tous que je ne me suis engagé dans aucun compromis encore moins aucune compromission préjudiciable où de nature à porter préjudice à mon engagement de bonne gouvernance, de Rupture et de Nouveau Départ. Il n'y a pas et il n'y aura pas de changement de cap. Rien ne pourra me distraire ni me faire perdre du temps. Au lendemain de ce déjeuner, c'est-à-dire le mardi 19 avril au soir, je suis parti de la Côte d'Ivoire pour la France. Je suis arrivé le lendemain matin, mercredi 20.

Le check-up parisien

Le jeudi 21 et le vendredi 22, j'ai procédé à une révision de la machine à l'hôpital de la Croix Saint Simon à Paris où j'ai pris l'habitude de faire ce genre d'exercice depuis bientôt quatre ans, depuis 2012. Le verdict médical est favorable et je peux donc entreprendre ma course sans précaution particulière. Hier mardi, j'ai eu l'occasion de rendre une visite de courtoisie et de travail au président François Hollande à L'Elysée. Visite au cours de laquelle, nous avions eu une séance de travail et à l'occasion de cette séance de travail nous avons abordé plusieurs sujets dont mon programme d'urgence parce que dans les jours à venir, le Bénin, mon gouvernement va soumettre aux partenaires bilatéraux et multilatéraux un programme d'urgence. J'ai donc présenté quelques grandes lignes de ce programme au président français et j'ai indiqué dans quel sens  je souhaitais avoir l'appui de la France.

L'énergie, une préoccupation

Dans ce cadre, j'avais évoqué bien sûr le problème de l'énergie qui est une urgence pour nous. J'ai indiqué qu'il convenait pour mon gouvernement de résoudre ce problème dans les tout prochains mois sinon dans les toutes prochaines semaines. Vous savez que c'était un point de mon engagement de  campagne et cela a figuré en bonne place  dans mon discours d'investiture. Pour moi aucune démarche aucun sacrifice ne sera de trop pour résoudre ce problème rapidement.

L'administration se dégarnit

J'ai évoqué avec le président Hollande, toujours dans le cadre du programme d'urgence la nécessité pour nous de régler rapidement les problèmes de formation qui se posent à notre administration, de  compétence. Tout le monde sait que notre administration se dégarnit. Un grand nombre de nos cadres, de nos compétences sont admis à la retraite. Certains ont quitté l'administration pour le secteur privé. Beaucoup d'autres sont expatriés. Tout le monde sait que depuis quelques temps, le clientélisme ne permet plus la promotion des valeurs dans le pays. C'est fort naturellement que beaucoup ont quitté l'administration. Toujours est-il que le défaut de bonne programmation des  recrutements et de la formation sinon les quelques recrutements qui ont été opérés et qui n'ont pas tenu compte des besoins en nombre et en qualité ont fini de décimer un peu notre administration. Nous sommes confrontés à un problème crucial de compétence. Nous allons recruter au plan national et international ce qu'il faut. Et tout le monde sait que les Béninois, nous en avons. Nous en avons aussi bien à l'intérieur que hors du pays. Il y avait des compétences, mais la compétence coûte cher. On a beau être Béninois. C'est fini ce temps où les slogans nous amènent à vouloir servir le pays au sacrifice du confort et de notre train de vie. On ne peut pas aujourd'hui mobiliser les cadres béninois aussi bien ceux qui sont du secteur privé que ceux qui sont hors du pays pour venir servir l'administration à zéro franc. Donc, le programme d'urgence que nous allons mettre en place comporte un volet de mobilisation de ressources financières pour faire face à ces besoins  et dans quelques domaines assez spécifiques dans lesquels nous aurons besoin de compétence internationale. Si nous ne les avons pas auprès de nos compatriotes, nous n'aurons pas de complexe à solliciter les compétences techniques. Je précise bien que c'est dans quelques domaines limités et pour un temps très  limité. Ce sont ces  éléments-là qui ont fait l'objet de l'entretien.

La Cop 21, le climat et l'environnement débattus

Nous avions parlé évidemment  de la Cop 21, du climat et de l'environnement et puis des problèmes de sécurité et de terrorisme. En tout cas, nous avions eu l'impression que nous avons été convainquant  et que le président français et ses collaborateurs ont compris nos besoins et d'ailleurs le président Français n'a pas manqué de s'engager tout de suite : envoyer à Cotonou une mission, ce qui était déjà prévu. Il a décidé de renforcer cette mission  qui va arriver à Cotonou dans quelques jours. Je crois, dans une dizaine de jours, pour une séance de travail afin d'apprécier nos besoins pour que nous ne perdions pas de temps. Ces démarches, nous allons la mener auprès de tous nos partenaires traditionnels aussi bien bilatéraux que multilatéraux. Il est vrai que nous allons compter d'abord sur nos propres capacités, notre potentiel interne avant de nous résoudre à  mobiliser avec énergie les ressources et les appuis dont nous aurons besoin en dehors de nos propres capacités. Mon pays m'a manqué pendant ces 12 jours. J'ai trouvé ça très long et dès demain (ce jour Ndlr), je me mettrai au boulot. Je voudrais rassurer les uns et les autres que je vais bien et que les voyages que j'ai effectués en Côte d'Ivoire et en France augurent de bonnes choses ».

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