Le Président Boni Yayi, président en exercice de la conférence des Chefs d'Etat de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a réuni les Premiers ministres de l'institution ce jeudi 15 janvier au Palais des congrès de Cotonou, à la faveur de la revue de ses réformes, politiques, programmes et projets communautaires. Objectif, arrimer les actions de l'Union aux attentes des populations.
Le President Boni Yayi entend insuffler une nouvelle dynamique à l'action de l'Uemoa. Soucieux de l'impact des initiatives prises par les décideurs politiques sur le vécu quotidien des populations, le Chef de l'Etat béninois a initié une rencontre ce jeudi avec les Premiers ministres des États membres. Il s'agit, dans le cadre du 20ème anniversaire de la création de l'Uemoa, de procéder à la revue des réformes, politiques, programmes et projets communautaires mis en œuvre par l'institution. En vue de susciter l'engagement politique des États pour une meilleure transposition application des réformes et directives de l'Union dans chaque pays. Pour Cheikhe Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’Uemoa, sur l'ensemble des États membres, l’évaluation présente des résultats mitigés. Le taux de transposition des directives, précise-t-il, s’établit à une moyenne de 59% et celui d’application des textes communautaires à 50%. "La revue a permis d’apprécier le niveau de mise en œuvre des textes communautaires et d’appréhender de manière objective les mesures à prendre pour accélérer le processus d’intégration" indique-t-il, convaincu que l’appropriation des réformes et un meilleur impact sur le quotidien des populations contribuent à une plus grande adhésion au processus d’intégration.
"C'est une rencontre d'échange pour la marche de l'intégration dans notre sous région. Votre présence à Cotonou témoigne de la disponibilité et le l'engagement de nos Etats à relever le défi de l'intégration dans notre sous région. Elle vise d’abord à donner une impulsion politique suffisante à l’action et aux initiatives prises au plan régional par nos institutions, et qui doivent être intégrées dans notre démarche au quotidien », insiste le président de la République. Pour Boni Yayi, les progrès enregistrés par l’Union dans le processus de l’intégration régionale ne sont pas souvent visibles. Les raisons de ce manque de visibilité résident, selon lui dans le déficit d’appropriation des textes communautaires.
Les études, soutient-il, révèlent que la lenteur dans la mise en œuvre de réformes communautaires prive l’économie des Etats membres d’un à deux points de croissance supplémentaire. "L’intégration doit cesser d’être une nébuleuse, une rhétorique, une affaire aux mains essentiellement de bureaucrates, de chercheurs ou d’universitaires, pour être à la portée des populations. Il s’agit d’offrir plus de visibilité à l’action communautaire et d’améliorer la perception actuelle des populations qui ont des difficultés à identifier les effets de cette stratégie de développement sur leur environnement, leur quotidien et leur bien être», martèle Boni Yayj qui en appelle à une forte implication des Premiers ministres, en charge de supervision de l'action publique. "Il serait utile que votre implication se traduise par la conception et la mise en œuvre de projets intégrateurs, notamment au plan des infrastructures routières et énergétiques dont les populations se sentiraient bénéficiaires et qui contribueraient directement à leur mieux-être», conclut-il.
Bruno OTEGBEYE (Cell.Com/PR)