Le Chef de l’Etat béninois, le Dr Boni YAYI a participé vendredi dernier au Sommet des Chefs d'État et de Gouvernement de l'Afrique et de l'Amérique du Sud (ASA) à Malabo en Guinée Equatoriale. Les efforts communs pour profiter des ressources naturelles des deux régions et le développement de la coopération Sud-Sud ont été les principaux sujets abordés», a souligné à la presse le Ministre des Affaires étrangères, Nassirou Arifari BAKO.
Les Chefs d'Etat et de Gouvernement des pays de l'ASA se sont rendus à Malabo pour célébrer le troisième sommet de l'institution, à cette occasion au Palais des conférences de Sipopo, dans la capitale de Guinée équatoriale. Selon le Ministre Nassirou Arifari BAKO, l'objectif de la création de cette institution et la question principale que les mandataires réunis ont traité est la ferme intention de renforcer les mécanismes de coopération et de créer des instruments précis de travail pour le développement des deux régions. «En fait, les participants ont tous souligné l'énorme potentiel des deux régions du Sud, qui possèdent la plus grande réserve de ressources naturelles du monde entier, parmi d'autres choses. Et, par conséquent, la nécessité d'orienter le développement économique et de favoriser l'industrialisation et les outils nécessaires pour transformer ces ressources dans ces mêmes régions, de manière à ce que le potentiel puisse être utilisé à 100%, au bénéfice de ses habitants», a-t-il confié. La création de structures précises pour augmenter le travail d'ASA, comme par exemple un secrétariat technique est aussi une autre proposition débattue par les assistants. D’après le ministre BAKO, l’inauguration du sommet a commencé avec le discours de madame le maire de Malabo, María Coloma Edjang MBENGONO, qui, après avoir souhaité la bienvenue aux assistants, a laissé la parole à la Présidente du Brésil Dilma ROUSSEFF. Cette dernière, après avoir manifesté sa grande satisfaction de son retour au continent africain, a commencé par reconnaître l'importance de l'événement dans l'actuel contexte international de crise économique et financière et c'est pour cela qu'il a notamment apprécié la projection de l'Afrique et de l'Amérique du Sud. La Présidente a également fait des propositions concrètes pour aborder le sommet comme une alliance pour la formation des étudiants, surtout dans le secteur agricole, parce que les caractéristiques de l'agriculture brésilienne sont d'ailleurs présentes en Afrique, dans la mesure où notre terre et notre climat sont semblables. La présidente de la Commission de l'Union Africaine, Nkosazana Dlamini-ZUMA a rappelé l'importance du fait que ce sommet coïncide avec le 50ème anniversaire de la fondation de l'Organisation de l'Union africaine (OUA), qui rendra un hommage au panafricanisme, comme sujet principal de sa célébration. Nkosazana Dlamini-ZUMA a également fait allusion au manque de représentants des régions africaine et sud-américaine au conseil de la sécurité des Nations Unies. Pour sa part, le Président de la République fédérale du Nigéria a notamment souligné les efforts de la Guinée équatoriale et surtout de son président, pour avoir enfin réalisé ce sommet à Malabo. Le président nigérien a clairement préféré d'intensifier les efforts communs pour obtenir des progrès concrets dans l'institution, en faisant indirectement allusion à la création de structures concrètes qui favorisent rapidement les déplacements entre les pays, ce qui nécessite des infrastructures. D’où l'importance de créer un secrétariat technique. Le vice-président de la République du Venezuela Nicolás MADURO a lu le message envoyé pour cette occasion par le président Hugo Chavez, qui n'a pas pu assister en raison de sa convalescence. Un discours intense, faisant souvent allusion au passé historique de l'Afrique et de l'Amérique du Sud en tant que territoires exploités par le colonialisme. Le Premier ministre de l'Éthiopie et actuel président de l'Union Africaine, Haile Mariam DESALEGNE a mis l'accent sur la nécessité d' améliorer l'accès des deux continents à leurs produits pour renforcer le commerce entre ces deux continents. Le discours du Président OBIANG a été le dernier lors de cette cérémonie d'inauguration. Il a réitéré le soutien total de son gouvernement au renforcement des mécanismes du développement Sud-Sud et a demandé que l'ASA soit élargie par l'intégration des pays de l'Amérique centrale et des Caraïbes. Le groupe a accepté la proposition réalisée par le Président Obiang d'intégrer plus de membres des pays de l'Amérique centrale et des Caraïbes.
D’importantes décisions…
Selon les explications du ministre Nassirou BAKO, après une journée entière de débats, les mandataires du sommet de l'Amérique du Sud et de l'Afrique (ASA) ont terminé leur travail avec une brève clôture de la conférence donnée par le président de la Bolivie Evo MORALESs et le chef d'État de la Guinée équatoriale Obiang Nguema MBASOGO. Lors de la clôture et de la conférence de presse postérieure, certains résultats du sommet ont été définis, tels que l'acceptation de l'élargissement du groupe pour intégrer les pays de l'Amérique centrale et des Caraïbes, une proposition qui a été faite par le président équato-guinéen. Lors de son intervention, le président du Nigéria Jonathan GOODLUCK a également déclaré que la création du secrétariat technique sera effective dans tous les domaines établis. Le président Evo MORALES est intervenu pour manifester sa joie d'avoir participé à cet important rendez-vous, qui l'a permis de partager les expériences des peuples des deux continents qui ont la même histoire, car, dans le passé, ils ont été opprimés et saccagés de leurs ressources naturelles et humaines. Il a également loué le travail réalisé par le Président OBIANG en Guinée équatoriale et a manifesté sa surprise d'avoir rencontré un grand développement et beaucoup d'infrastructures dans ce pays. Pour sa part, le chef d'État de la Guinée équatoriale a résumé les objectifs qui ont rendu possible la création de cette organisation et son développement. « En tant que pays qui aspire à influencer la politique internationale, nous avons accordé de privilégier la coopération Sud-Sud, afin de renforcer l'unité et la solidarité concernant les objectifs communs de développement et de justice sociale qui nous identifient », a-t-il déclaré avant d’ajouter: «Dans ce sens, la mise en œuvre et la consolidation des liens commerciaux, par le biais des investissements directs et de la création de fonds sociaux pour le tourisme, l'éducation, les sciences et les technologies, etc. constituent la priorité de la coopération pour le développement que nous devons aborder. Toutes ces actions ne peuvent avoir du succès que par la libération du commerce entre les deux régions, avec le soutien des accords de protection réciproque des biens et des services entre les deux États membres. En conclusion, nous sommes totalement convaincus que ce sommet a été le point d'inflexion pour vivifier la coopération entre l'Amérique latine et l'Afrique, dans le but que l'émergence de leurs États et leur intégration dans le monde des pays développés soit une réalité ». C'est sur ces mots d’espoir que le IIIème sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Afrique et de l'Amérique du Sud a été clôturé.