Le Bénin a abrité, ce vendredi 8 janvier, le sommet des chefs d'Etat de l'Autorité du
Bassin du Niger Abn). A l'issue des travaux, le plan d'investissement de l'Abn a été
adopté, mettant ainsi le fleuve Niger, à l'abri des caprices climatiques.
Le fleuve Niger est menacé dans son essence même. En cause, les changements climatiques
qui compromettent dangereusement la vie de 300 millions de personnes vivant de cette
ressource naturelle que partagent neuf pays du continent. La riposte à cette situation est
donnée ce vendredi dans la capitale économique du Bénin, à la faveur d'un sommet initié par
le président Boni Yayi, président en exercice de la conférence des chefs d'Etat de l'Abn.
Objectif, mutualiser leurs efforts pour venir à bout des affres du changement climatique, à
travers la prise de mesures hardies. "Les conséquences néfastes du changement climatique
montrent l'importance de ce regroupement. Malgré nos efforts, les défis restent encore
importants, en termes de réduction de la pauvreté, de l'amélioration des conditions de vie
des populations riveraines, de l'amélioration des écosystèmes, de partage équitable des
ressources du fleuve", fait remarquer Boni Yayi. À l'en croire, le bassin du fleuve Niger
connait une réduction de 55% de son écoulement et subit une baisse de niveau de 40%, avec
un niveau d'ensablement qui menace l'existence même des populations riveraines. Boni Yayi
sonne l'alerte générale, tant des États membres que des partenaires techniques et financiers,
pour extirper cette ressource communautaire essentielle, des griffes des changements
climatiques.
Les travaux ont accouché d'un plan stratégique d'investissement, destiné à renforcer la
résilience aux changements climatiques dans le bassin du Niger, à l'horizon 2024. 350 actions
réparties en trois plans triennaux, meublent ce document qui se donne pour défi d'inverser dur
ablement la tendance actuelle. 7,2 milliards de dollars, soit plus de 4285 milliards de francs
Cfa seront nécessaires pour la mise en œuvre de ce plan. Les Etats membres ont alors
recommandé l'organisation d'une table ronde des partenaires pour la mobilisation du
financement. Mais d'ores et déjà, ils ont pris l'engagement d'investir sur fonds propres à
hauteur d'au moins 10% de ce montant à compter de cette année. Le sommet envisage
également, avec l'appui de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement,
la mise en place d'un fonds régional climat pour le bassin du Niger, en vue de la mobilisation
des financements innovants des actions du Plan opérationnel.
Au terme des travaux, le Bénin a été reconduit à la tête de l'organisation pour un nouveau
mandat d'un an.
Créée en 1980, l'Abn est une organisation intergouvernementale chargée de promouvoir la
coopération entre les Etats membres et de contribuer à l'amélioration des conditions de vie
des populations du bassin pour la gestion durable des ressources en eau et des écosystèmes
associés. Il comprend neuf Etats membres, à savoir, le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun,
la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad.
Bruno Ola OTEGBEYE (Cell.Com/PR)