Les présidents béninois Boni Yayi et togolais Faure Gnassingbé ont procédé ce samedi 26 décembre, à la pose de première pierre du projet d'aménagement hydroélectrique d'Adjarrala. Ce méga projet, attendu depuis des lustres, est une réponse de taille à la crise énergétique qui sévit dans les deux pays.
Les populations du Bénin et du Togo peuvent pousser un ouf de soulagement, et pour cause. La réalisation du barrage hydroélectrique d'Adjarrala, conçu depuis les années 80, entre désormais dans sa phase opérationnelle. "C'est un grand rêve qui va s'accomplir" se réjouit Djibril Salifou, Directeur Général de la Communauté électrique du Bénin (Ceb), maître d'ouvrage du projet. Pour lui, ce projet qui est l'un des plus importants volets du vaste programme d'amélioration de la capacité énergétique et de sécurisation du réseau électrique, permettra d'accroître substantiellement l'offre énergétique au Bénin et au Togo. Il se félicite des efforts déployés par les deux gouvernements pour venir à bout des difficultés de financement qui ont, une trentaine d'années durant, plombé la réalisation du projet. A sa suite, le Directeur de l'entreprise chinoise Sinohydro, maître d'œuvre, rassure quant à la qualité de l'ouvrage et du respect du délai contractuel. Tour à tour, le ministre togolais en charge de l'énergie Dederiwè Ably-Badamou, son homologue béninois Spéro Mensah et l'ambassadeur chinois près le Bénin Mingsheng Diao sont salué ce partenariat trilatéral Benin-Togo-Chine, qui selon eux, est un signal fort de la nouvelle dynamique des relations Chine-Afrique.
Un complexe moderne, répondant aux normes environnementales
Le projet d'aménagement hydroélectrique d'Adjarrala est un ensemble d'infrastructures à réaliser autour du fleuve Mono, à 97 km en aval du barrage de Nangbéto. Il comprend entre autres un barrage hydroélectrique de 147 Mw pour une production annuelle de 461 Gwh, des aménagements irrigués à vocation agricole et piscicole de 40.000 hectares dans la commune d'Aplahoué, etc. L'évacuation de l'énergie se fera par la construction de 396 km de lignes 161 kV, de 9 km de lignes 20 kV entre Aplahoué et Adjarrala. La construction de 9 kilomètres de voies d'accès, le rétablissement de la route Tohoun-Notsé, la construction d'un pont de 150 mètres sur le fleuve Mono et 2,3 kilomètres d'accès au pont sont également attendues du projet. Toutes ces infrastructures, assure Spero Mensah, ministre béninois en charge de l'énergie, ont fait objet d'une étude d'impact environnemental et social approfondie, en écho aux objectifs de la dernière conférence sur le climat, Cop 21. La stabilité de la berge, la réduction des risques d'inondation, des risques de sismicité, de glissement, d'envasement et d'érosion côtières faibles et négligeables, sont entre éléments conférant à ce barrage une source d'énergie propre.
Le financement du projet, estimé à 266 milliards de francs Cfa dont 46 milliards pour le volet environnemental et autres compensations sociales, sera assuré par Eximbank de Chine. Les travaux, prévus pour démarrer en février prochain, seront exécutés par l'entreprise chinoise Sinohydro, pour un délai contractuel de cinquante mois.
Bruno Ola OTEGBEYE (Cell.Com/PR)